C’est le choc de ces quarts de finale de la CAN 2023. Ce samedi sous le coup de 18h00 (Heure française), la Côte d’Ivoire défie le Mali au stade de la paix de Bouaké pour une place en demi-finale de cette 34 ème édition de la plus prestigieuse des compétitions africaines. Un match qui s’annonce tendu aux vues du contexte.
De notre envoyé spécial à Abidjan – Les matchs entre la Côte d’Ivoire et le Mali de par le passé ont été toujours sujet à des tensions compte tenu de la proximité géographique entre les deux équipes. En effet, les deux pays partagent une longue frontière ensemble et une rivalité sans précédent sur l’aspect sportif puisqu’ils ont toujours produits de très grands noms du football africain.
𝗘́𝗟𝗘́𝗣𝗛𝗔𝗡𝗧 𝗖𝗢𝗡𝗧𝗥𝗘 𝗟𝗘𝗦 𝗔𝗜𝗚𝗟𝗘𝗦. 🐘🦅 #CAN2023
— 🏆 Actu Foot Afrique (@ActuFootAfrique) February 2, 2024
CÔTE D’IVOIRE 🇨🇮 ⚔️ 🇲🇱 MALI pic.twitter.com/Pw145IvZrr
Une rencontre aux enjeux politiques
Entre les légendes : Salif Keita (Premier Ballon d’Or africain en 1972), Frédéric Kanouté ( Ballon d’Or en 2007), Mahamadou Diarra ou encore Seydou Keita, le Mali peut se targuer d’avoir fourni au football africain un vivier intéressant.
De même la Côte d’Ivoire avec des noms comme Laurent Pokou, Didier Drogba (Ballon d’Or africain 2006) et Yaya Touré, quadruple Ballon d’Or africain est une grande nation du football africain surtout qu’elle déjà deux étoiles sur son maillot avec la victoire à la CAN (1992,2015) et ses 3 participations en Coupe du Monde.
Si ce soir l’enjeu sportif est la qualification pour les demi-finales, ce match revêt un grand enjeu politique compte tenu des frissons et des rivalités politiques qui existent entre ses deux nations soeurs depuis ces deux dernières années et l’arrivée au pouvoir de la junte à Bamako. On se souvient de l’épisode de l’arrestation des 47 soldats ivoiriens à Bamako en mars 2022. Ces derniers étaient accusés par le pouvoir de Bamako de vouloir déstabiliser le Mali.
Si ces 47 soldats ont été libérés après grâce à la médiation du président togolais, Faure Gnassingbé, la tension reste toujours vive entre les deux pays. Le dernier épisode en date, c’est l’annonce des trois pays du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) de sortir de la CEDEAO dont la Côte d’Ivoire est un moteur après le Nigeria. Pour toutes ses raisons, l’opposition Côte d’Ivoire – Mali s’annonce tendue mais pas que.
Une Côte d’Ivoire ressuscitée
Au bord du précipice après sa défaite catastrophique (4-0) contre la Guinée Équatoriale lors de la 3éme journée de la phase de poule, la sélection ivoirienne s’est qualifiée de justesse pour le second tour grâce à la victoire du Maroc sur la Zambie.
Cette victoire a permis aux Éléphants de figurer parmi les 4 meilleurs 3éme. C’est avec ce statut d’une équipe repêchée et qui a vu son sélectionneur Jean Louis Gasset être remplacé par son adjoint Emerse Faé que la Côte d’Ivoire a défié le Sénégal en huitième de finale.
Favori de ce match, le Sénégal s’est fait piéger par une équipe ivoirienne déterminée qui s’est imposée dans les séances de tirs au but après avoir réussi égaliser (1-1). Désormais, les coéquipiers de Serge Aurier qui a retrouvé son brassard de capitaine est plus que jamais déchaînée pour aller chercher une première qualification pour le dernier carré de la compétition depuis 2015.
Pour se faire, Emerse Faé pourra compter sur Sébastien Haller qui pourra démarrer titulaire cet après-midi à la pointe de l’attaque ivoirienne après qu’il ait disputé quelques minutes contre le Sénégal.
Un Mali rayonnant dans le jeu
Face au Burkina Faso en huitième de finale, le Mali a produit sans doute le meilleur jeu depuis le début de la compétition. Le 4-3-3 avec une pointe basse (Mohammed Camara) a fait du mal aux Étalons du Burkina Faso qui ont couru derrière le ballon durant tout le match.
Facilité de maîtrise technique et collective, le Mali qui a fini premier de sa poule nourri de grosses ambitions à cette CAN. Finaliste en 1972 et plusieurs fois demi-finaliste, les Aigles rêvent d’une seule chose. C’est de pouvoir aller au bout cette fois-ci. Pour atteindre cet objectif, il va falloir franchir l’obstacle ivoirien. Eric Sékou Chelle pourra compter sur le milieu de terrain du Stade Brestois, Kamory Doumbia et Amadou Haidara.
Le facteur x de la sélection malienne est bien évidemment Lassine Sinayoko qui sera bel et bien présent sur le terrain ce soir. Auteur de 3 buts déjà dans la compétition, le joueur de l’AJ Auxerre va essayer de porter l’animation offensive malienne.
Pour rappel, la dernière opposition entre les deux équipes en Coupe d’Afrique des Nations remontent en 2008. À l’époque la Côte d’Ivoire de Didier Drogba l’avait emporté (3-0) sur le Mali de Mahamadou Diarra.