Au cœur d’une tempête de controverses, le football turc se trouve aujourd’hui à un carrefour critique. Entre gestion chaotique, politisation excessive, et éthique sportive mise à mal, cette enquête dévoile les dessous d’un monde où le ballon rond semble suivre des règles différentes.
Au cœur d’une tempête de controverses, le football turc se trouve aujourd’hui à un carrefour critique. Entre gestion chaotique, politisation excessive, et éthique sportive mise à mal, cette enquête dévoile les dessous d’un monde où le ballon rond semble suivre des règles différentes.
Gestion financière et contractuelle douteuse
La situation financière précaire dans laquelle se trouvent certains clubs turcs est alarmante. Paul Bernardoni, ancien gardien à Konyaspor, témoigne de cette réalité troublante : “Pendant cinq mois, je n’ai pas reçu un salaire.” Ces mots résonnent comme le symbole d’une gestion financière et contractuelle chaotique qui sévit dans certains clubs.
L’expérience de Jacques Faty à Sivasspor vient appuyer cette vision. Invité de l’émission Carton Jaune mi-janvier, il expliquait à Julian Palmieri par quoi il était passé lors de son transfert en Turquie en 2011. Confronté à des mois sans rémunération, Faty se retrouve soudainement face à un homme lui apportant des valises de cash. “Un mois sans salaire, deux mois sans salaire, le troisième mois, il y a un mec qui arrive avec des valises de cash ! C’était la première fois de ma vie que j’avais autant d’argent,” confie-t-il. Ces pratiques illustrent non seulement l’imprévisibilité mais aussi les méthodes peu orthodoxes de gestion financière au sein de certains clubs turcs.
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🎙️ Jacques Faty : "Un mois sans salaire, deux mois sans salaire, le troisième mois, il y a un mec qui arrive avec des valises de cash ! C'était la première fois de ma vie que j'avais autant d'argent."#Sivaspor https://t.co/IKWr1mhgZl
Politisation du sport en Turquie : une ligne floue et périlleuse
Dans le football turc, la séparation traditionnelle entre le sport et la politique se dissout, laissant place à une fusion controversée et dangereuse. L’exemple de Sagiv Jehezkel, ex-attaquant israélien d’Antalyaspor, est révélateur de cette tendance alarmante. Son expulsion, suite à un geste de solidarité envers les 236 otages toujours retenus à Gaza par le Hamas, ne fut pas seulement une décision sportive mais un acte chargé politiquement, reflétant la susceptibilité exacerbée du football turc face aux enjeux géopolitiques.
Cette intervention brutale dans la carrière de Jehezkel est un symbole inquiétant de l’intrusion de la politique dans le sport. En exprimant son désir pour la paix – “Je veux que la guerre s’arrête” – Jehezkel a involontairement déclenché une tempête politique, prouvant que les actions des joueurs, même les plus anodines, peuvent être interprétées à travers le prisme de la politique. Ce cas illustre comment des idéologies et des conflits extérieurs au sport peuvent s’imposer sur le terrain, éclipsant l’esprit sportif et compromettant l’intégrité du jeu.
“Je n’ai rien fait pour provoquer qui que ce soit. Je ne suis pas pro-guerre. Il y a des Israéliens retenus en otages à Gaza. Je n’ai jamais manqué de respect à qui que ce soit depuis que je suis en Turquie. Je veux que la guerre s’arrête. C’est pourquoi j’ai montré ce signe” – Sagiv Jehezkel
Loin de se limiter à un incident isolé, l’expérience de Jehezkel est le reflet d’une tendance plus large en Turquie, où le football devient un outil politique, perdant ainsi son essence et son universalité. Cette fusion toxique du sport et de la politique risque non seulement de compromettre l’intégrité du football turc mais aussi de saper son attrait et sa popularité au niveau international.
Violence et éthique sportive : Le football turc dans la tourmente
Le football turc, confronté à une vague de violence, soulève des questions alarmantes sur l’état de l’éthique sportive dans le pays. L’agression de l’arbitre Halil Umut Meler par Faruk Koca, président d’Ankaragücü, est un exemple choquant de cette tendance inquiétante. Cette attaque brutale, plus qu’un simple débordement de colère, symbolise une crise plus profonde de respect et de discipline au sein du football turc.
L’incident, qui a choqué la communauté internationale du football, met en lumière un environnement où la violence semble être de plus en plus normalisée. Gianni Infantino, président de la FIFA, en condamnant fermement cet acte, rappelle une vérité fondamentale : “Sans les arbitres, il n’y a pas de football.” Ces mots soulignent le rôle essentiel que jouent les arbitres dans le maintien de l’ordre et de la justice sur le terrain, un rôle qui devrait être soutenu et respecté, et non violenté.
Le cas de Meler souligne également la vulnérabilité des arbitres, souvent les cibles faciles de frustrations et de colères. Dans un sport où les émotions sont à vif, le rôle de l’arbitre en tant que garant de l’équité et de l’ordre est crucial. Toutefois, cet incident montre que dans le football turc, cette responsabilité n’est pas toujours accompagnée du respect et de la protection nécessaires.
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Enfin, la corruption semble être un mal profondément enraciné dans certains segments du football turc. Jacques Faty, toujours au micro de Julian Palmieri, avec ses accusations directes – “Quand je signe, le coach ne me connaît même pas, il me demande mon poste ! Et l’agent qui m’a signé me dit que le coach n’avait pas le choix.En Turquie, le foot c’est une mafia, ils achètent les joueurs, ils achètent les matchs” – met en évidence un environnement où les transactions douteuses et les influences occultes semblent monnaie courante. Cette situation dépeint un tableau sombre où le manque de professionnalisme et les pratiques corrompues érodent l’intégrité du sport.
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🎙️ Jacques Faty : "En Turquie, Sivaspor et le foot c'est une mafia. Ils achetent des joueurs, ils achetent des matchs … "#Sivaspor https://t.co/IKWr1mhgZl