Jürgen Klopp croise à nouveau le chemin du Real Madrid en Ligue des champions. Un classique de la dernière décennie.
Il n’y a pas si longtemps, le nom de l’entraîneur allemand était régulièrement mentionné dans les bureaux du stade Santiago Bernabeu. Klopp a impressionné le club merengue dès sa première visite au stade du Real Madrid, lors de la phase de groupes de la saison 2012-2013. Il entraînait alors le Borussia Dortmund, équipe qui avait remporté deux titres de Bundesliga face au Bayern mais qui restait encore à découvrir sur la scène européenne.
Au match aller, le club allemand avait remporté une victoire 2-1, et au match retour, il avait obtenu un match nul 2-2 face au Real Madrid de José Mourinho, qui commençait à ressentir les effets des deux premières saisons. Déjà lors de ce match de phase de groupes, Klopp avait séduit le Bernabeu avec son style décontracté. Il portait alors une veste et une cravate sur le terrain, bien qu’il se soit toujours déclaré amoureux du survêtement.
Ce n’est qu’à la fin du mois d’avril 2013, lors des demi-finales de cette même édition de la Ligue des champions, que Klopp est devenu une menace pour le banc du Real Madrid. Sa victoire 4-1 à l’aller, avec la meilleure performance de Lewandowski, et sa résistance lors de l’enfer du Bernabeu, ont fait de lui un candidat potentiel pour le poste.
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Aucun supporter ne pouvait imaginer Klopp sur un autre banc, même si le Real Madrid était plus prudent. “Il n’a entraîné qu’une équipe de gamins pour l’instant“, pouvait-on entendre dans les bureaux du club, qui avait besoin de plus de temps pour l’allemand. Ils se tourneront finalement vers Ancelotti après le départ de Mourinho.
Un entraîneur particulier
Pendant qu’Ancelotti dirigeait le Real Madrid, le club blanc gardait un œil sur l’entraîneur allemand, recueillant des informations sur lui. Et il était clair dans ces rapports que Klopp n’était pas un entraîneur comme les autres.
“Klopp est un ami“, dit Nuri Sahin, qui a travaillé avec l’allemand ainsi qu’avec Mourinho. “Je n’oublierai jamais ses méthodes ou la conversation que j’ai eue avec lui quand je ne savais pas si je devais signer pour le Real Madrid. Il m’a dit que si je signais, la chose la plus importante était de ne pas perdre notre amitié. Et c’est quelque chose qui vous touche…”.
Ses méthodes ne passent pas non plus inaperçues. Lorsqu’il entraînait le Mainz, juste après l’avoir promu en Bundesliga, il a emmené l’équipe sur une île suédoise pour cinq jours de préparation. “Nous n’avions ni ballons ni rien d’autre, juste des tentes, des vêtements de pluie et des canoës“, se souviennent ses collaborateurs.
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“C’était une saison où nous allions souffrir et je voulais que les gars se débrouillent pendant cinq jours. Nous n’avions ni nourriture ni électricité. Je savais que c’était un plan qui aiderait la cohésion de l’équipe et que nous nous en souviendrions lors des moments difficiles tout au long de la saison“. Des actions comme celle-ci et son style de jeu total ont ouvert les portes du Borussia Dortmund à Klopp, mais pas celles du Real Madrid.
Occasion manquée en 2014/15
C’est à la fin de la saison 2014-2015 que le Real Madrid aurait réellement pu recruter Jurgen Klopp comme entraîneur. Le club a renvoyé Ancelotti et a organisé un casting pendant deux semaines. Le nom de Klopp était sur la table, mais l’appel n’est jamais arrivé. Son agent, attentif à toutes les informations venant d’Espagne, n’a jamais entamé de discussions avec le Real Madrid et le train de Klopp est passé. Quelques mois plus tard, Liverpool a frappé à sa porte.
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Depuis lors, Klopp est un rival régulier du Real Madrid en Ligue des champions. Un rival et parfois un ennemi, avec des déclarations retentissantes comme lorsqu’il a qualifié le stade Alfredo di Stéfano de “terrain d’entraînement“. Contre le Real Madrid avec Liverpool, le bilan est loin de celui qu’il a obtenu avec le Borussia Dortmund. Klopp a perdu deux finales de Ligue des champions contre le Real Madrid et une élimination, celle qui s’est jouée à Valdebebas précisément.
“C’est la royauté de l’Europe“, a-t-il déclaré après la finale perdue en mai dernier. Trois défaites et un match nul en cinq ans contre le Real Madrid. Trois victoires, deux nuls et cinq défaites sont son bilan total contre le Real Madrid.
Dix matchs au cours des dix dernières années. Un classique.
En Angleterre, on assure que le cycle de Klopp à Liverpool arrive à sa fin et qu’il pourrait même être dans sa dernière saison à Anfield. Bien qu’il ait un contrat jusqu’en 2026, ceux qui le connaissent le mieux assurent cependant qu’il est peu probable qu’il abandonne le navire cet été. “C’est une légende, il partira quand il le voudra“, ont toujours dit les propriétaires de Liverpool, reconnaissants envers l’Allemand d’avoir ramené les Reds au sommet.
L’une des premières mesures que Klopp a prises en prenant l’équipe a été d’interdire de toucher l’affiche “This is Anfield” jusqu’à ce qu’elle soit de nouveau gagnée. Avec la victoire de la Ligue des champions en 2019, remportée au Metropolitana, et la Premier League de 2020, la tradition est à nouveau en vigueur dans le stade que le Real Madrid va fouler à nouveau ce mardi… pour affronter, une fois de plus, Klopp.